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Les jours rallongent. Le vin prend corps dans le chai. Millésime Bio

Clos de Caveau, janvier 2023


Cher Ami, Chère Amie du Clos,

Nous espérons que vous avez passé de belles et joyeuses fêtes de fin d’année, en famille et/ou avec vos amis. Nous vous adressons nos meilleurs vœux pour 2023, en santé, en joie et confiance.

Après le solstice d’hiver le 21 décembre, nous commençons à percevoir que les jours se rallongent. La météo est en dents de scie : après quelques semaines de manque de froid, certains végétaux ont cru le printemps arrivé, tel ce romarin photographié il y quelques jours:







Et cet amandier se demande « j’y vas-t-y, j’y vas-t-y pas ? »



Jasmin d’hiver (Jasminum nuriflorum, ou jasmin nu)






Dans le vallon de Caveau, le pic vert, solidement agrippé à la verticale,

tape le bois des arbres de son long bec en forme de pic pour atteindre les insectes xylophages (mangeurs de bois mort) et leurs larves pour les dévorer. Les pics utilisent le tronc à la manière d’un tambour pour communiquer et y creusent des cavités dans le bois mort pour y déposer leurs œufs. Pendant la journée, les serins se poursuivent de leurs trilles joyeux dans le tilleul et le micocoulier de la terrasse. Au crépuscule, les hulottes hululent dans la forêt du bord du Rieu, le petit ruisseau qui coule à nouveau depuis les pluies importantes de l’automne.



Lorsque la nuit est bien installée, le hibou Grand-duc émet son profond et monotone oohu-oohu-oohu dans les pins et chênes verts de la colline de Lao Muse. Nous sommes heureux d’entendre ce voisin discret, devenu relativement rare.






La météo de 2022, nous a causé bien des soucis. Nous vous en avions déjà parlé dans notre lettre d’octobre dernier. L’irrégularité des précipitations devient préoccupante. Lorsque la pluie tombe en fortes précipitations et en peu de temps, l’eau n’a pas le temps de descendre en profondeur dans le sol. Il en résulte de fortes pertes d’eau qui n’iront pas alimenter la nappe phréatique. Heureusement, l’enherbement du vignoble a limité l’érosion du précieux sol.



Il y a également de grand changement au Clos de Caveau, au bureau pour être exact. Nous avons le plaisir de vous annoncer l'arrivée de Nathalie Feriaud, qui nous rejoindra le 9 février pour reprendre la place de Damien Verriele. Je souhaite beaucoup de succès à Damien dans son nouveau poste. Damien s’est occupé du bureau pendant 5 ans et s’est toujours montré gentil et brave. Nathalie a de belles réussites professionnelles à son actif, cependant elle reste modeste. Elle a le sérieux et l'expérience pour gérer la multitude de démarches administratives en viticulture, tout en étant passionnée par le vin. Nous lui souhaitons la bienvenue dans notre équipe. Voici sa présentation qui apparaitra bientôt sur notre site internet :

Impossible de vivre sans : Les rapports humains, j’aime le contact avec les gens, les échanges… On apprend toujours des autres.

Cépages préférés : L’assemblage roi de notre région, Grenache, Syrah et mourvèdre avec un élevage long, puissance et finesse, j’adore !

Une expérience de dégustation inoubliable : à chaque fois que je fais déguster aux clients curieux d’apprendre et moi ravie de transmettre.

Plat préféré : Un saint-Pierre avec ses petits légumes croquants.

Son moment privilégié du week-end : Les sorties en famille, en garrigues, en forêt, à la mer et avec mon chien.

Mon voyage préféré : L’Irlande où j’ai rencontré des gens extraordinaires, vu des paysages magnifiques et vécu des moments inoubliables.




Comme tout le monde en ce moment, nous devons gérer une inflation souvent galopante. L'exemple le plus extraordinaire est le prix du verre : en moins d'un an, la bouteille vide des Côtes du Rhône est passée de 403 euros le mille (lors de notre dernier achat en avril 2022) à 700 euros le mille (en janvier 2023), soit une augmentation de plus de 70%. Je pense donc passer à une bouteille neutre sans l’écusson des Côtes du Rhône afin que nos prix restent raisonnables. La bouteille de Vacqueyras a augmenté de 45%, mais nous la gardons. Face à ces augmentations, nous faisons ce que nous pouvons pour limiter les dégâts. Nos entées de gammes (Bateliers, Mistralet) n’augmenteront que de 5%, tandis que les bouteilles plus chères (Lao Muse, Champvermeil) prendront 10%.


Damien Rigaud, notre Maître de chai, vous livre ses observations sur les vins de la dernière vendange :


2022 est un millésime qui restera dans les annales du Clos en termes de précocité, de vendanges intermittentes et de conditions climatiques extrêmes.

En effet, les vendanges ont débuté le 13 août avec nos muscats petits grains, pour finir le 14 septembre avec une petite quantité de mourvèdre planté il y quelques années dans notre parcelle des Bergines.

2022 fut singulièrement marqué par les effets du changement climatique, avec un été exceptionnellement chaud (37 jours à plus de 35°C), conjugué à une sécheresse présente depuis mars qui s’est aggravée au fil de la saison (50% de pluviométrie en moins).

Ces conditions extrêmes n’ont pas été sans conséquences sur la vigne et la maturation du raisin. Elles ont entraîné des blocages de maturité, des baies de petites tailles, peu de rendement en jus et des niveaux d’acidité plus faible que ce que nous visons habituellement.

L’organisation des vendanges, et de l’ordre de cueillette des parcelles, fut un véritable casse-tête. Comme toujours, nous sommes très pointilleux sur la recherche d’une maturité des raisins pour préserver un équilibre entre richesse phénolique et acidité, pour obtenir des vins à la fois riches, mais avec de la finesse et beaucoup de fraîcheur. Les pluies salvatrices de début septembre ont permis de débloquer certaines maturités qui s’étaient mises en dormance pour survivre à la canicule : les baies grossissent et développent polyphénols et arômes.

Le travail des vinifications a dû être très minutieux et il a fallu être attentif à des moûts carencés en azote, pour que les levures indigènes de nos fermentations n’en pâtissent pas.

Les longues macérations, couplées à l’utilisation d’oxygène, ont permis d’atténuer quelques pointes végétales et d’enrober les tanins.

Les blancs ont une remarquable intensité aromatique, soutenue par une belle acidité.

Quant aux rouges, grâce à leurs petites baies qui augmentent la proportion de peau par rapport au jus, on a plaisir à découvrir de très belles concentrations phénoliques, soutenues par un équilibre acide ; le fruit est gourmand et franc.

Finalement, ce millésime record à tous points de vue, promet de très belles dégustations et un beau potentiel de garde.



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